Frankfurter Allgemeine Zeitung juge qu'avec l'annonce du gouvernement français « se dessinent les contours de l'action politique à la Hollande: on ne veut faire de peine à personne -seulement aux riches -et on vise à faire les gros titres avec des mesures isolées. » « Et c'est ainsi que la France reste engluée au lieu de réformer », conclut la « FAZ ».
Le journal Süddeutsche Zeitung, qui est lui plutôt de centre gauche, écrit dans un éditorial: « Pas besoin d'être voyant pour deviner que Hollande va échouer avec cette tactique. Elle est non seulement hautement discutable sur le plan écologique et économique, mais aussi injuste socialement, car les automobilistes sont aidés, mais pas les usagers de transports en commun ».
« Mais c'est surtout inefficace, car il ne fait pas de doute que les cours du pétrole vont à nouveau monter (...). La baisse des taxes n'aura qu'un effet transitoire sur le porte-monnaie des consommateurs », juge le journal de Munich (sud).
Ces jugements contrastent avec la publication dans l'édition dominicale du quotidien Bild d'un sondage selon lequel 78% des Allemands, également confrontés à des prix record à la pompe, voudraient une baisse au moins temporaire des taxes.
Le gouvernement allemand reste jusqu'ici inflexible: « Faire baisser le prix des carburant ne fait pas partie du rôle du gouvernement », déclarait récemment son porte-parole Steffen Seibert, ajoutant que Berlin ne prévoyait « aucune action politique » dans ce sens.
Les prix des carburants en France vont diminuer de 6 centimes par litre à la pompe dès maintenant et pour trois mois, avant la mise en place d'un mécanisme pérenne, a annoncé mardi le gouvernement après une réunion avec les industriels, qui financeront ce coup de pouce avec l'Etat.