L'Assemblée a adopté vendredi l'une des mesures-phare de la réforme des retraites, qui repousse progressivement de 65 à 67 ans l'âge de la retraite sans décote, quel que soit le nombre d'années de cotisation, mesure unanimement rejetée par la gauche et les syndicats.
Dans l'esprit du gouvernement, cette mesure va de pair avec le recul progressif de l'âge légal du départ à la retraite de 60 à 62 ans votée en fin d'après-midi, et qui s'appliquera en 2018.
Nicolas Sarkozy a demandé à sa majorité de ne pas céder sur ces deux mesures, qui sont le coeur de sa réforme. Il s'agit aussi des deux mesures unanimement rejetées par la gauche et les syndicats, qui ont convoqué une nouvelle journée de mobilisation le 23 septembre.
Le président du MoDem, François Bayrou, et les quelques députés villepinistes se sont aussi opposé au recul de l'âge à la retraite sans décote (c'est-à-dire sans taux minorés) en cas de parcours professionnel interrompu. La mesure a aussi posé problème à quelques députés UMP.
Une mesure constestée par les syndicats et l'opposition
Tous considèrent qu'elle va pénaliser les personnes qui ont eu des interruptions de carrière, à commencer par les mères qui ont dû s'arrêter de travailler. Une députée UMP, Chantal Brunel, a demandé en vain que le recul de la retraite sans décote ne s'applique pas aux « femmes qui ont donné deux enfants à notre pays ».
Une autre députée UMP, l'ex-ministre Nicole Ameline, a suggéré sans plus de succès une « mesure temporaire spéciale » en faveur des femmes. Jean Bardet (UMP) a souhaité « voir comment le dispositif pourrait être amélioré lors de son passage au Sénat ».